Carnac : des pierres millénaires, un tout jeune garçon... et l'Unesco

À la fin du 19e siècle, un jeune Breton passionné de Préhistoire se lance dans l’étude des mystérieux alignements de Carnac. C'est en partie grâce à lui que ce site emblématique, où plus de 3 000 menhirs ont été dressés il y a des milliers d'années, vient d'être inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco !

Fin du 19e siècle. L’archéologue écossais James Miln arrive à Carnac. Spécialiste des menhirs, il vient justement étudier les pierres dressées de ce site exceptionnel ! Comme il a besoin d’un assistant pour porter son matériel, il engage un jeune garçon du pays, Zacharie Le Rouzic, qui a dû arrêter l’école à dix ans. Mais James Miln découvre rapidement que le petit a du potentiel...

Zacharie Le Rouzic pendant les fouilles à Carnac. Photo : Centre des monuments nationaux

En effet, le jeune garçon, curieux et sensible, se passionne pour les fouilles et se forme en suivant son maître. Le but ? Étudier les traces laissées par les humains de la Préhistoire. À Carnac, ceux-ci ont notamment aligné plus de 3 000 menhirs sur quatre kilomètres. À l’époque, au Néolithique (vers 4 500 avant notre ère), il n’existe pourtant ni mortier ni appareil de levage. C’est donc à la force des bras que ces humains ont dressé ces pierres.

Les alignements de Carnac. Photo : Fanch Galivel, Tourisme Bretagne

Et ils l’ont fait de manière très réfléchie : leur taille, par exemple, augmente ou diminue selon le relief. Serait-ce pour des raisons religieuses ou funéraires ? Le mystère reste entier, malgré les recherches de notre duo.

Hélas, après plusieurs années de travail commun, Miln décède. Mais Zacharie n’a pas l’intention d’abandonner ! À son tour, il arpente la lande pour répertorier et fouiller les sites préhistoriques en pierre (les "mégalithes").

On le voit étudier et redresser le géant du Manio, un menhir haut de 6,50 mètres. Quant aux fouilles dans les tombes protégées par des dolmens (une entrée en pierre) ou un tumulus (une colline artificielle), elles révèlent de nombreux objets qui viennent remplir le musée de la Préhistoire de Carnac.

Alignements de Kermario, Carnac. Photo : Kilian David, Tourisme Bretagne

L’infatigable Zacharie Le Rouzic se démène aussi pour faire connaître et protéger les menhirs si chers à son cœur. Mission réussie : à sa mort, en 1939, il est devenu un archéologue respecté ! Et le site de Carnac, connu dans le monde entier, doit beaucoup à ce gamin du pays...

Aujourd’hui, on continue à prendre soin des nombreux monuments sur lesquels Zacharie a veillé toute sa vie. Les mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan viennent d'ailleurs d'être inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco !

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