Londres, 1846. Charles Frederick Worth, jeune homme d’origine très modeste, travaille comme garçon à tout faire dans un magasin de nouveautés, un des ancêtres de nos "grands magasins". Mais il rêve d’aller tenter sa chance à Paris, la capitale de la mode…
Un jour, il fait le grand saut et débarque à Paris avec seulement 5 livres sterling en poche ! Sans parler un mot de français, il se fait engager dans un atelier de confection réputé. Très motivé, il reste tard le soir dans la boutique et commence à élaborer des vêtements pour certaines clientes huppées…

Les vêtements qu’il fait pour elles sont conçus avec un grand sens de la qualité, de l'élégance et de la créativité : le jeune anglais est ainsi le pionnier de ce qu’on appellera plus tard la "haute couture".
Mais pour toucher la riche clientèle parisienne, Charles ne se contente pas de réaliser de beaux vêtements : il fait aussi preuve d'un certain génie du "marketing", l’art de commercialiser un produit ou un service... et de donner envie de l'acheter !
D’abord, c’est son épouse, la française Marie Vernet, qui se met à fréquenter le Tout-Paris vêtue des créations de son mari : le bouche-à-oreille se met en marche. Ensuite, pour que les riches clientes se projettent mieux dans les robes qu’il va réaliser pour elles, Worth organise les premiers défilés de mode, avec Marie en mannequin vedette. Enfin, Worth est le premier à lancer ses collections en deux saisons distinctes, été et hiver.

Toutes ses initiatives fonctionnent si bien que, très vite, l’impératrice Eugénie elle-même est séduite. Worth devient le couturier officiel du Second Empire. Rapidement, tous les puissants d'Europe et du monde s’arrachent ses créations. C’est ainsi que la haute couture devient un secteur d'activité à part entière, symbole international du bon goût et du savoir-faire français… grâce à un Anglais !


.png)





