
De nos jours, à Paris. C'est toujours avec stupéfaction que les visiteurs découvrent la Sainte-Chapelle. Ce qui les étonne tant ? Les murs de cet édifice, construit pour le roi Saint Louis au 13e siècle, sont presque inexistants. À leur place, 670 mètres carrés de verre coloré permettent de faire entrer la lumière ! Mais les visiteurs ignorent souvent que ces vitraux ont dû affronter bien des obstacles pour parvenir jusqu’à nous...
Ils ont déjà failli partir en fumée à deux reprises ! En 1630 puis en 1776, le feu attaque la Sainte-Chapelle. Sa violence est telle que les combles et le clocher s'écroulent. Heureusement, le bâtiment est solide : ses vitraux et leurs 1 113 épisodes religieux ne sont pas touchés.

Les verres traversent ensuite la Révolution sans dommages... Mais ce n'est que pour subir des modifications au début du 19e siècle ! À cette époque, la chapelle est transformée en dépôt d'archives : les étagères montent si haut qu'on détache les parties inférieures du vitrail. Les voilà qui atterrissent sur le marché de l'art, au grand plaisir d'Anglais qui en décorent leurs demeures.
Si la Sainte-Chapelle finit par être restaurée, elle doit dire au revoir à l'intégralité de ses vitraux durant une partie du 20e siècle… En effet, lors des guerres mondiales, les bombardements menacent Paris : il a fallu s'échiner à démonter les verrières de 15 mètres pour les cacher dans les sous-sols du Panthéon. Heureusement, elles peuvent retrouver leur chère chapelle dès la fin des conflits.

Enfin, on s'aperçoit qu'un ennemi plus sournois menace ces œuvres d'art : la pollution. Des opérations de restauration sont dépêchées pour débarrasser les verres des outrages du temps. Les couleurs médiévales sont à nouveau éclatantes !
Malgré ces mésaventures, plus de 70 % du vitrail de la Sainte-Chapelle date encore de l’époque de Saint Louis. Un chiffre exceptionnel qui est aussi un véritable miracle...
