
La fête bat son plein dans un appartement de Montréal. Deux amis, Marie et Francis, amoureux du même jeune homme, y sont justement présents. Et ils dévorent des yeux celui qui leur rappelle la statue de David de Michel-Ange...

Cette scène est celle d’un film, Les Amours imaginaires, de Xavier Dolan. Le cinéaste utilise le procédé du montage pour montrer les pensées des deux amis. Mais pourquoi les faire songer à une vieille sculpture de la Renaissance ?
Ce choix n’est pas si étonnant ! L’œuvre réalisée au 16e siècle par Michel-Ange représente un jeune berger biblique de quatre mètres de haut. Prêt à défier son ennemi, ce David ressemble beaucoup à une statue antique. L’artiste en a repris le déhanché pour plus de dynamisme, mais aussi le nu réservé aux héros et aux dieux. De quoi mettre en valeur sa plastique idéale.
Dès sa présentation au public, David est vu comme le canon de beauté masculine par excellence ! Voilà pourquoi l’objet de tous les désirs du film de Dolan lui est comparé.

Résultat, la comparaison entre David et son lointain descendant québécois n’est pas un hasard. Elle permet de comprendre le titre du film et... en dévoile la fin.
En effet les deux personnages, en regardant le jeune homme danser, voient autre chose : l’incarnation de la perfection qui n’existe pas dans la réalité. Leurs amours ne peuvent donc qu’être imaginaires et malheureuses !