1893. Le musée du Louvre vient d’acquérir un tableau. L’œuvre, intitulée La Joyeuse compagnie, est signée Frans Hals, un peintre néerlandais majeur du 17e siècle. Les conservateurs sont ravis ! Mais à l’arrivée de la toile au Louvre, ils déchantent rapidement. En effet, la signature de Hals est... fausse.

Elle semble avoir été rajoutée après la création du tableau. Pour en avoir le cœur net, les restaurateurs la grattent avec précaution. Surprise ! Apparaissent alors deux lettres, "JL", suivies d’une étoile. Qui est donc le véritable auteur ?

Les historiens de l’art lancent une grande enquête et dénichent une certaine Judith Leyster. En néerlandais, son nom de famille ressemble à "étoile polaire", d’où sa signature. Mais en cette fin de 19e siècle, on ne sait rien d’elle !
Grâce à leurs recherches, les historiens découvrent que l’artiste travaillait dans les années 1630, comme Hals. Sauf qu’à l’époque, elle n’était pas dans l’ombre de son confrère !

À 24 ans, Leyster était à la tête d’un atelier florissant. Elle s’entourait de plusieurs assistants pour répondre à ses nombreuses commandes. Elle faisait également partie de la prestigieuse corporation des peintres de sa ville. Mais la postérité a retenu le nom de Frans Hals et le sien a été oublié.
Après la mort de Leyster, nombre de ses œuvres sont attribuées à Hals. Leur qualité est telle qu'on les pensait de la main de son célèbre confrère. Sans doute s'agissait-il aussi d'augmenter leur valeur sur le marché de l'art...

Heureusement, grâce à l’achat du Louvre, le travail de Judith Leyster est redécouvert. Les chercheurs ont pu partir en quête de sa signature dans les œuvres dites de Frans Hals... et lui ont ainsi rendu une vingtaine de tableaux !
