Django Reinhardt, le guitariste qui a su adapter son doigté

Au 20e siècle, un nouveau virtuose du jazz se fait connaître en France. Non seulement il est doué, mais en plus, il a surmonté une grande difficulté...

Il y a des choses qui paraissent un peu compliquées. Être guitariste lorsque l’on n'a que trois doigts à la main gauche, par exemple... C’est pourtant le cas de Django Reinhardt, l’un des plus célèbres guitaristes de l’histoire de la musique. Comment a-t-il pu mener une telle carrière avec ce handicap ?

Django Reinhardt devant sa roulotte avec son fils, vers 1950

Tout commence en 1928. Django a 18 ans et joue du banjo dans les bals musettes pour gagner sa vie. Alors qu’il retourne dans sa roulotte, installée en banlieue parisienne, le jeune manouche renverse une bougie. C’est le drame : la roulotte s’embrase, Django a tout juste le temps de sortir son épouse des flammes.

Grièvement brûlé, il est emmené à l’hôpital. C’est une catastrophe pour le musicien, il perd l’usage de deux doigts de la main gauche… Pour le rééduquer, son frère lui apporte une guitare, car le banjo est trop lourd. En quelques mois, Django Reinhardt développe une toute nouvelle technique de jeu. Uniquement avec des accords ne nécessitant que trois doigts !

Django Reinhardt à l'Aquarium jazz club de New York, 1946

Rapidement, sa virtuosité et son don pour l’improvisation le rendent célèbre. Avec son comparse le violoniste Stéphane Grappelli, Django invente un nouveau genre : le jazz manouche.

Contrairement aux orchestres de jazz de l’époque, composés de trompettes, de batteries et de saxophones, le jazz manouche se concentre sur les instruments à corde : guitare, violon et contrebasse.

Ce "jazz français" joyeux et rythmé fascine les Américains, notamment le grand trompettiste Louis Armstrong.

Aujourd’hui, les jeunes guitaristes tentent de reproduire ces fameux accords. Et même avec une main valide, ils ne sont pas évidents !

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