Hans, le cheval qui savait calculer… ou pas !

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Au début du 20e siècle, le public s’émerveille devant les prouesses de Hans, un cheval capable de résoudre des calculs, d’épeler des mots et même de lire l’heure. Un prodige ! Mais une enquête révélera que son talent n'est pas exactement celui qu'on croit...

12 septembre 1904, Allemagne. Wilhelm von Osten est fier comme un coq ! Son cheval fétiche, surnommé Hans le malin, vient d’être jugé digne de "la plus haute respectabilité et importance scientifique".

Hans le malin, 1910, photographie

Hans est, en effet, un pro des chiffres ! Il sait résoudre des calculs simples, épeler des mots, reconnaître des notes de musique, dire l’heure… Presque tout ce que l’on veut, tant que la réponse peut être convertie en nombre de coups de sabot. Par exemple il tape 4 coups pour répondre à combien font 2 + 2 ; tape 2, 5, 2 puis 5 coups pour épeler "bébé" (selon la position de chacune des lettres dans l'alphabet) ; etc. Eh oui, Hans a beau être intelligent, il ne sait quand même pas parler !

Hans le malin en train de faire des mathématiques, 1909, photographie

Grâce à ses prouesses, le cheval est devenu célèbre dans toute l’Europe. Assez pour déclencher des soupçons de fraude… Wilhelm pourrait discrètement lui indiquer quand arrêter de taper, par exemple.

Mais il y a un hic : Hans continue d’avoir de bonnes réponses même en l'absence de son maître. Résultat, un jury de 13 savants a statué : Hans est bel et bien un cheval surdoué.

Wilhelm von Osten, le premier propriétaire de Hans le malin, 1909, photographie

Vraiment ? Le psychologue Oscar Pfungst, lui, n’est pas convaincu. Après une série de tests, il se rend compte de quelque chose d’étrange. Lorsque celui qui pose la question ne connaît pas la réponse, Hans… se trompe. Et il se trompe également lorsqu’il ne peut pas voir le public.

Hans le malin passant des tests, 1907, photographie

Eh oui, Hans n’est pas un cheval savant (du moins pas en mathématiques) ! Il est juste extrêmement doué pour lire le langage corporel des gens, c’est-à-dire tous ces changements de postures parfois microscopiques qui reflètent notre état d’esprit.

Hans le malin en représentation, 1904, photographie

Plus Hans approche de la bonne réponse, plus les gens se tendent par anticipation, avant de se détendre d’un coup quand il atteint le bon chiffre. Pour Hans, c’est signe qu’il a bien fait son exercice, et qu’il va avoir sa récompense.

Wilhelm von Osten et Hans le malin en train de faire des mathématiques, 1908, photographie

Savant, peut-être pas. Mais malin ? Très clairement ! Preuve, s'il en fallait, que le cheval est une espèce intelligente, comme tant d'autres.

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