Vienne, 1824. Le public applaudit à tout rompre lors de la première représentation de la Neuvième Symphonie. Son auteur, Beethoven, ne perçoit pas tout de suite cette réaction unanime. Dos à l’audience, il doit se tourner face à elle pour comprendre que la salle en émoi a apprécié son œuvre. Car il n’a pas entendu les applaudissements : Beethoven est alors déjà sourd...


Compositeur génial, Beethoven est resté aussi célèbre pour sa musique majestueuse que pour son infirmité précoce. Ce handicap a beaucoup fait souffrir le compositeur : "Depuis presque deux ans, j'évite toute société, car je ne peux pas dire aux gens : "Je suis sourd". Si j'avais n'importe quel autre métier, cela serait encore possible ; mais dans le mien, c'est une situation terrible..."
Cette surdité progressive n'a cependant pas empêché Beethoven de continuer à composer durant les vingt-cinq dernières années de sa vie. Il parvient même à diriger les très nombreux musiciens nécessaires à un orchestre symphonique.

Et pour mieux entendre les instruments et les chants pendant les concerts, les médecins lui prescrivent l’usage de cornets acoustiques, les ancêtres de l’aide auditive moderne !
Ces dispositifs permettent de mieux ressentir les ondes musicales, plus que de les entendre à proprement parler.

Beaucoup de scientifiques se sont intéressés à la surdité précoce de Beethoven. Son cas fascine tout autant que sa musique romantique.
Sa Neuvième Symphonie, si acclamée dès sa première présentation, reste l’une des mélodies classiques les plus reprises au monde. Son dernier mouvement, l'Ode à la Joie, qui célèbre la fraternité, est d’ailleurs devenu l’hymne de l’Union européenne.
Ainsi, si Beethoven craignait le regard que la société porterait sur son handicap, il est finalement devenu l'un des compositeurs les plus célébrés du continent !