Rome, 18e siècle. L’historien de l’art allemand Winckelmann est ravi ! Il vient d'acquérir la peinture antique de ses rêves. Elle représente le dieu Zeus et son jeune amant Ganymède. Dès qu’il la regarde, Winckelmann est sous le charme. Une œuvre antique d’une telle perfection, c’est presque trop beau pour être vrai...


Il faut dire qu’avec la redécouverte des villes de Pompéi et d’Herculanum, les peintures antiques sont extrêmement prisées. La demande est telle que des faussaires font circuler des contrefaçons sur le marché. Mais en tant que spécialiste de l’art gréco-romain, Winckelmann se vante de ne jamais avoir acheté de faux. Il se moque même de ses confrères qui se sont fait avoir.

Pourtant, lui-même vient juste de tomber dans le panneau... Tout fier de sa nouvelle acquisition, Winckelmann est loin de soupçonner la vérité : la peinture ne date pas du tout de l'Antiquité, c’est un faux ! Pire, c’est l’œuvre d’un de ses amis, le peintre néoclassique Mengs.
Celui-ci s'est appliqué à peindre à la manière des fresques antiques. Tout cela n’est en fait qu’une vaste supercherie organisée par Mengs, pour se moquer de Winckelmann. Mais l'érudit s'émerveille tellement devant la beauté de cette contrefaçon que l’artiste décide finalement de ne pas lui révéler la duperie. La vérité finit toujours par éclater… mais parfois un peu tard !
Winckelmann reste convaincu jusqu’à son dernier souffle d’avoir trouvé LE chef-d’œuvre absolu de la peinture antique. Quant à Mengs, ce n’est que sur son lit de mort, soit bien plus tard, qu’il aurait avoué être l’auteur de cette fresque.