
15 décembre 1939. Autant en emporte le vent sort sur les écrans de cinéma. Depuis quelques années, le public se régale avec des films en technicolor. Avec celui-ci, un niveau est franchi : les spectateurs assistent à un véritable feu d’artifice de couleurs éclatantes, car pour la première fois, le film est projeté à travers des lentilles en verre sans reflet.
Cette avancée artistique, on la doit à la chimiste Katharine Burr Blodgett : son verre non réfléchissant garantit une image d’une clarté cristalline. Mais cette invention n’a pas seulement révolutionné l’industrie du cinéma, de nombreux autres domaines en ont profité !

Avant la découverte de Blodgett, les reflets sur les surfaces en verre gênaient par exemple la vision à travers les lentilles des appareils photo, des télescopes et des microscopes, réduisant la quantité de lumière transmise et créant des images floues ou déformées.
Pour résoudre ce problème, la scientifique a superposé sur le verre des couches huileuses très fines composées de molécules organiques. D'une épaisseur précisément contrôlée, ce revêtement crée des interférences lumineuses qui annulent les reflets.

Aujourd’hui, cette technologie est toujours utilisée dans les domaines de l’optique – elle permet par exemple d’avoir des lunettes sans reflets – mais elle participe aussi à la transition énergétique.

Presque parfaitement transparent, ce verre laisse en effet passer 99% de la lumière, contre seulement 90% en moyenne pour les verres classiques. Ce gain permet aux panneaux photovoltaïques équipés de verre sans reflet d’augmenter considérablement la quantité d’énergie solaire absorbée !
