1624. Antoine Van Dyck est en voyage en Italie. Le jeune peintre flamand est là pour se former et étudier les œuvres des maîtres de la Renaissance. À 25 ans, il est ambitieux : il souhaite devenir à son tour un artiste accompli !

En ce mois de juillet, Van Dyck continue donc sa route en direction de Palerme. Et il est impatient, car une rencontre exceptionnelle l’y attend… En effet, Sofonisba Anguissola a accepté de le recevoir ! À l’époque, le nom de cette Italienne est célèbre dans toute l’Europe. Les aristocrates se sont longtemps disputé ses talents de portraitiste, avec à leur tête le roi d’Espagne en personne.

Mais quand un Van Dyck enthousiaste arrive chez elle, c’est une vieille dame de 92 ans qui l’accueille. La star a dû abandonner ses pinceaux, la faute à sa mauvaise vue.
Son visiteur n’est pas déçu pour autant : Anguissola a encore l’esprit vif et elle est ravie de voir les croquis qu’on lui présente, même si elle doit coller son nez dessus afin de les distinguer !

Le jeune Van Dyck en profite pour croquer les traits d’Anguissola dans son carnet… et pour y noter ses conseils. L’artiste italienne lui raconte comment elle a mené carrière et insiste sur l’importance de la lumière en peinture. Van Dyck repart comblé, son précieux carnet à la main.
Si Sofonisba Anguissola meurt l’année suivante, le jeune peintre n’oubliera jamais cette rencontre. Pour lui rendre hommage, il réalise même deux tableaux à partir de son croquis. Devenu portraitiste à son tour, il écrira que cette conversation avec l’Italienne lui a plus appris sur la peinture… que tout le reste de sa formation !
