Van Dyck face à une légende de la peinture italienne

À 25 ans, Van Dyck, le futur maître du portrait, rêve de gloire. Sa rencontre avec Sofonisba Anguissola va le bouleverser.

1624. Antoine Van Dyck est en voyage en Italie. Le jeune peintre flamand est là pour se former et étudier les œuvres des maîtres de la Renaissance. À 25 ans, il est ambitieux : il souhaite devenir à son tour un artiste accompli !

Antoine Van Dyck, Autoportrait, vers 1620-1627, huile sur toile, 81 x 69 cm, Alte Pinakothek, Munich

 

En ce mois de juillet, Van Dyck continue donc sa route en direction de Palerme. Et il est impatient, car une rencontre exceptionnelle l’y attend… En effet, Sofonisba Anguissola a accepté de le recevoir ! À l’époque, le nom de cette Italienne est célèbre dans toute l’Europe. Les aristocrates se sont longtemps disputé ses talents de portraitiste, avec à leur tête le roi d’Espagne en personne.

Sofonisba Anguissola, Jeanne du Portugal, vers 1550, huile sur toile, 106 x 81 cm, collection particulière/ Diane d'Andouins et sa fille Catherine, 1565, huile sur toile, 170 x 120 cm, Musée Basque et de l'histoire de Bayonne

 

Mais quand un Van Dyck enthousiaste arrive chez elle, c’est une vieille dame de 92 ans qui l’accueille. La star a dû abandonner ses pinceaux, la faute à sa mauvaise vue.

Son visiteur n’est pas déçu pour autant : Anguissola a encore l’esprit vif et elle est ravie de voir les croquis qu’on lui présente, même si elle doit coller son nez dessus afin de les distinguer !

Antoine Van Dyck, Croquis de Sofonisba Anguissola et notes manuscrites, 1624, encre sur papier, 19 x 15 cm, collection privée, photo : © The Trustees of the British Museum / Antoine Van Dyck, Portrait de Sofonisba Anguissola, 1624, huile sur bois, 41 x 33 cm, National Trust, Knole House, Angleterre

Le jeune Van Dyck en profite pour croquer les traits d’Anguissola dans son carnet… et pour y noter ses conseils. L’artiste italienne lui raconte comment elle a mené carrière et insiste sur l’importance de la lumière en peinture. Van Dyck repart comblé, son précieux carnet à la main.

Si Sofonisba Anguissola meurt l’année suivante, le jeune peintre n’oubliera jamais cette rencontre. Pour lui rendre hommage, il réalise même deux tableaux à partir de son croquis. Devenu portraitiste à son tour, il écrira que cette conversation avec l’Italienne lui a plus appris sur la peinture… que tout le reste de sa formation !

Antoine Van Dyck, Sofonisba Anguissola sur son lit de mort, 1625, huile sur toile, dimensions inconnues, Palais Royal, Turin

 

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