Dans la Hollande du 17e siècle, le luxe ultime n’est pas d’arborer une montre en or ou un tableau de maître. C’est plutôt de posséder... des tulipes ! Mais cela ne va pas durer.

Originaire d'Asie Mineure (Turquie), cette fleur a rapidement séduit l’Europe. Les tulipes se vendent comme des petits pains, tant et si bien que les prix grimpent à des hauteurs vertigineuses. Flairant la bonne affaire, des négociants s’emballent et achètent aux producteurs des bulbes de tulipes qui ne seront prêts que dans quelques mois.

Comme la valeur des bulbes ne cesse d’augmenter, les négociants pensent pouvoir en tirer un important bénéfice (appelé "plus-value") car ils revendront les bulbes à un prix très supérieur à celui auquel ils les ont achetés. Pendant que ce marché s’organise, les prix continuent de flamber. Pour certaines variétés rares, on raconte même qu’un seul bulbe peut valoir le prix d’une belle demeure sur les canaux d’Amsterdam !

Mais un beau jour de 1637… patatras ! Un vent de panique se répand chez les négociants de la ville : pour différentes raisons, les acheteurs deviennent soudain très frileux. Les prix chutent brusquement. La tulipomanie était en fait une "bulle spéculative", c’est-à-dire une envolée des prix sans rapport avec la valeur réelle du produit, la simple tulipe.
Et cette bulle vient d’exploser. Ceux qui avaient dépensé des sommes folles pour des bulbes qu’ils espéraient revendre encore plus cher perdent beaucoup d’argent !

Heureusement, l’économie hollandaise se remet facilement de ce "krach". Et les Néerlandais n’ont visiblement pas gardé un mauvais souvenir de la tulipe, devenue depuis un symbole du pays !