La vraie créature derrière les romans de Jules Verne

Le monstre des abysses imaginé par Jules Verne dans son roman Vingt mille lieues sous les mers existerait-il vraiment ? En 1925, grâce au copieux dîner avalé par un cachalot, les scientifiques commencent à le croire…
Capturé au large des îles Shetland, dans l’océan Austral, ce mammifère malchanceux termine sa vie sur le pont d'un bateau, avant même d'avoir débuté sa digestion. Dans son estomac, les pêcheurs découvrent deux tentacules gigantesques. Leur taille laisse penser qu’ils appartenaient à un calmar de plus de 10 mètres de long !
À cette époque, personne ne soupçonnait l’existence de mollusques si grands. Le calmar colossal, comme on l’appelle depuis, vit en effet dans les abysses, à des profondeurs qui ont longtemps empêché son observation.

Les extraordinaires dimensions du calmar géant
Dans ce milieu où règne l’obscurité, les animaux se sont adaptés. Au fil de l’évolution, leurs yeux se sont développés, jusqu’à atteindre la taille d’un ballon de basket chez le calmar colossal. Le record terrestre des plus gros yeux !
Mais pourquoi est-il si grand ? Un siècle après sa découverte, on ne le comprend toujours pas totalement. On sait en revanche que le calmar colossal n’est pas un cas isolé. Bien d’autres habitants des profondeurs se sont pris, eux aussi, d’une folie des grandeurs !

Le gigantisme : un avantage pour la survie ?

Alors que les isopodes de surface ne dépassent pas les 2 cm, l'isopode géant peut mesurer jusqu'à 50 cm !
Ce phénomène, appelé "gigantisme des abysses", pourrait s’expliquer par les températures extrêmes : plus l’animal est imposant, moins le pourcentage de son corps en contact avec l’eau glacée est élevé.
Les quantités réduites de nourriture disponible dans les grands fonds auraient également pu limiter le nombre d’individus de chaque espèce, tout en laissant à chacun d’eux les conditions favorables à une croissance démesurée.
Enfin, la quasi-absence de prédateurs est une autre piste sérieuse pour éclaircir le mystère de ce gigantisme. On peut toutefois parier que le calmar colossal dont deux tentacules ont fini dans le ventre d’un cachalot en 1925 n’aurait pas validé cette dernière hypothèse !