
Vers 1760. La jeune Angelica Kauffmann, âgée de 19 ans, est extrêmement talentueuse. Elle excelle à la fois dans le domaine de la peinture et dans celui de la musique.
Mais la jeune femme est très indécise… Elle n’arrive pas à trancher entre les deux arts. Va-t-elle devenir peintre ou musicienne ?
L'hésitation de la demoiselle est telle que son père, lui-même peintre, l'emmène demander conseil à un prêtre. Le vieil ecclésiastique, soucieux de protéger sa réputation, lui déconseille vivement le milieu sulfureux de l’opéra.
En effet, à l’époque, les comédiens et musiciens sont souvent traités en parias. Il recommande donc à l’artiste en herbe de persévérer dans la voie de la peinture.
Ainsi soit-il ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une réussite.
Au fil des ans, Angelica Kauffmann devient l’une des artistes les plus en vogue de la seconde moitié du XVIIIe siècle et une portraitiste renommée dans toute l’Europe.

C’est en souvenir de ce choix difficile que Kauffmann peint ce curieux autoportrait. On la voit au centre, dans sa robe blanche, indécise entre deux femmes. Ces dernières sont des allégories, des femmes personnifiant des idées. À gauche, celle tenant une partition symbolise la Musique. Quant à la figure de droite, avec sa palette et ses pinceaux, il s’agit bien entendu de la Peinture.

Angelica se fait donc courtiser par les deux arts… Mais en observant leurs différentes attitudes, on comprend bien que l’artiste s'apprête à dire au revoir à la Musique pour aller rejoindre la Peinture. Surtout que cette dernière lui indique leur destination à toutes les deux : le temple de la gloire !