1720, Paris. Toute la bonne société fait la queue devant la porte d’une maison. Son propriétaire, le financier Crozat, n’a pourtant pas l’habitude d’accueillir tant de monde.
Que se passe-t-il ? Viendrait-on lui demander de l’argent ?

Eh non, ce qui attire ces gens fortunés, c’est la présence d’une artiste ! La Vénitienne Rosalba Carriera est en effet l’invitée de marque du financier. Son nom suffit à faire se déplacer les foules : déjà célèbre dans l’Europe entière, elle s’est spécialisée dans les portraits au pastel.
Certes, elle n’est pas la première à utiliser ces bâtonnets de couleur. Mais ses portraits sont particulièrement virtuoses.
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L’artiste ne se contente pas de reproduire les traits du visage, elle parvient aussi à capter la profondeur psychologique de son modèle. Rien d’étonnant à ce qu’elle croule sous les commandes !
En 1720, les riches Parisiens se battent pour lui servir de modèle, jusqu’aux ministres et au roi Louis XV en personne. Accablée de visites, Rosalba Carriera n’a pas un instant de répit.
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Son travail suscite l’admiration de ses collègues artistes français. Ces derniers décident de la faire membre d’honneur de l’Académie royale de peinture, sans qu’elle n’ait besoin de postuler... alors qu’à l’époque, les femmes n’y sont même plus admises !
Rosalba Carriera quitte Paris un an plus tard mais elle laisse en France des traces durables. Le pastel y est désormais un art reconnu, qui sera utilisé par de nombreux artistes français du 18e siècle !
