21 février 1978, Mexico. En creusant le sol lors de travaux, des ouvriers d’une compagnie d’électricité font une incroyable trouvaille. Ils déterrent un immense disque de pierre sculpté qui représente la déesse de la Lune dans la civilisation précolombienne mexica (longtemps appelée à tort "aztèque"). Ils ne se doutent pas encore de l’ampleur de leur découverte...

Mais bientôt, les archéologues n’ont plus de doute : les ouvriers sont en réalité tombés sur les vestiges du Templo Mayor et de l'enceinte sacrée de la ville mexica de Tenochtitlan. On croyait avoir perdu à jamais cette cité, détruite par les colons espagnols et recouverte par Mexico ! L’emplacement même du Templo Mayor avait été oublié depuis des années.

L’événement est tel que les autorités mettent fin aux travaux en cours. À la place, elles décident de raser les immeubles et de couper une artère de Mexico pour lancer des fouilles de grande ampleur. Tant pis pour la circulation ! On espère ainsi mieux comprendre la civilisation mexica, que l’on connaît mal, et surtout par les écrits des colons du 16e siècle.

Dans les années suivantes, les archéologues mettent au jour les fondations de quinze édifices religieux, disposés autour d’une immense pyramide construite à partir du 14e siècle. Mieux encore, ils retrouvent de multiples objets enterrés dans des caches : les Mexicas y disposaient ces biens en offrande aux dieux lors d’événements importants.
Méticuleusement organisés, ceux-ci devaient attirer la faveur des dieux sur les généreux donateurs... Autant de rituels qui étaient jusque-là inconnus des historiens !

À droite : Masque de la civilisation olmèque retrouvé dans un dépôt sur le site du Templo Mayor, 1469-1481, pierre métamorphique verte, 10 x 8,6 x 3 cm. Photo : © Foto Jorge Pérez de Lara. D.R. Secretaría de Cultura-INAH-MEX
Dans ces dépôts, on déniche même des sculptures raffinées, réalisées dans des matériaux venus de loin, voire des œuvres fabriquées par des civilisations anciennes qui devaient fasciner les Mexicas... et éblouissent les archéologues aujourd’hui.
Ces merveilles qui montrent la richesse et la puissance des Mexicas valaient bien que l’on stoppe la circulation !