1785, dans la région de Naples. L'architecte espagnol Francesco La Vega se lance dans un chantier de fouilles. Il y aurait à cet endroit, sur le site d’Oplontis, une villa antique. Il compte bien découvrir les éventuels trésors qu’elle renferme ! Mais son chantier est très vite interrompu…

En effet, aux premiers coups de pioche, ses ouvriers tombent sur des mofettes. Ce sont des gaz toxiques émanant de fissures, et qui risquent de les empoisonner ! Tout le monde plie bagage. Le chantier n’a finalement duré que deux jours.

Il faut attendre presque deux siècles avant que les autorités se penchent sérieusement sur ce site. Oplontis n’est pas très loin de Pompéi, et les deux villes ont subi le même sort : l'éruption du Vésuve, en 79 de notre ère, les a littéralement ensevelies en quelques heures sous les cendres volcaniques. La tragédie est si soudaine que les archéologues découvrent des corps d’habitants saisis dans leur fuite, emportant avec eux bijoux et argent.

Surtout, ce nouveau chantier de fouilles met au jour la fameuse villa antique que cherchait Francesco La Vega. Et les découvertes dépassent les attentes : une centaine de pièces, des jardins décorés de sculptures, et même une gigantesque piscine de plus de 60 mètres de long.
Quant aux pièces, elles sont richement ornées de superbes fresques aux couleurs d’une fraîcheur inouïe. L’ensemble, d'un luxe éblouissant, aurait peut-être été une résidence secondaire de Poppée, l'épouse de l'empereur Néron.

Finalement, avoir tant attendu pour exhumer ces vestiges s’est révélé une bonne chose pour Oplontis. Le site, contrairement à Pompéi qui est fouillé depuis trois siècles, a été moins exposé aux intempéries. Cela explique son incroyable état de préservation, désormais garanti sans mofettes !