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2012, Toulouse. Tel un acrobate, le scientifique Guy Theraulaz se glisse dans son bureau du CNRS, enjambe une chaise, puis contourne un immense tas de terre, avant de pouvoir enfin rejoindre son ordinateur. La pièce est-elle en pleins travaux ?
Pas du tout ! Ce tas de terre est en réalité l’habitat naturel d'étonnants petits insectes que le chercheur étudie sous tous les angles : une termitière. Et contrairement au bureau de Guy Theraulaz, une termitière, c’est très organisé...
Eh oui, chez les termites, on ne fait pas ce que l’on veut. La colonie est en effet divisée en différentes castes, chacune spécialisée dans une tâche. Les rois et les reines s’occupent de la reproduction, les soldats de la défense de la termitière, et les ouvriers de la collecte de nourriture, de la construction du nid et des soins aux jeunes.
Dans ce petit monde, il n'existe pas de chef d'orchestre en charge du bon fonctionnement de la colonie : on parle "d’intelligence collective".
Cette incroyable organisation, reposant essentiellement sur les interactions entre insectes, leur permet de construire des habitats démesurés. Certaines termitières peuvent dépasser les 10 mètres, alors qu’un ouvrier mesure à peine moins d’un centimètre !
Mais les termitières ne sont pas seulement grandes, elles sont aussi incroyablement complexes. Guy Theraulaz et ses collègues ont en effet remarqué que leur organisation ne laisse rien au hasard. Certaines structures permettent aux termites de se déplacer efficacement d’un point à l’autre du nid, tout en se protégeant des prédateurs. Un soldat peut ainsi bloquer à lui seul les voies étroites menant à la "nurserie" des larves en les bouchant avec… sa tête ! Ingénieuses, ces petites bêtes.
Alors, la prochaine fois que vous voudrez construire une maison… demandez peut-être à des termites de vous filer un coup de patte !
