Tom Cruise : un dyslexique iconique

Si l'acteur de "Mission Impossible" est connu pour ses films à succès, peu savent qu'il a dû surmonter un handicap invisible pour en arriver là.

1978, États-Unis. Le jeune Tom Cruise parle à voix basse avec l'un de ses camarades de classe, tout en surveillant du coin de l'œil son professeur. Mais que manigance-t-il ? Eh bien, il essaye de découvrir ce sur quoi portera son examen de l'après-midi…

Il faut dire que Tom est un petit peu stressé… Comme 5 % à 15 % de la population mondiale, il souffre de dyslexie, un "trouble spécifique de l’apprentissage" caractérisé par des difficultés à lire et à écrire. Il se déclare dès l’enfance et peut persister chez l’adulte.

Jean-Honoré Fragonard, La Liseuse, vers 1770, huile sur toile, 81 × 64 cm, National Gallery of Art, Washington D.C.

En pratique, la dyslexie se manifeste entre autres par une difficulté à associer les mots ou les lettres (b+a) avec le son correspondant (ba), à reconnaître un mot dans sa globalité, à compter le nombre de syllabes dans un mot…

Résultat, les personnes dyslexiques ont du mal à déchiffrer un texte, le font lentement, avec un taux d’erreur important. Dans certains cas, la lecture est si difficile qu’elle en devient presque impossible ! Sans compter que cela est extrêmement fatigant.

Les personnes prêtent alors tellement d’attention au déchiffrement (ou à l’écriture) qu’ils font beaucoup moins attention au sens de ce qu’elles lisent.

Bref, c'est un vrai problème, surtout au travail !

Tom Cruise, lui, a dû redoubler d'efforts pour trouver sa place. Pour compenser ses difficultés, il s'est concentré sur l'apprentissage visuel et l'écoute active. Et sa capacité à comprendre et incarner ses personnages, et surtout à improviser (plutôt que d'apprendre son texte par cœur), lui a valu un grand succès !

Tom Cruise, 2019. Photo : Gage Skidmore

Les causes de la dyslexie restent encore très méconnues. Plusieurs pistes sont étudiées, comme une activité plus faible des parties du cerveau impliquées dans le langage, des difficultés à se détacher du bruit environnant pour se concentrer sur une tâche, des difficultés à séparer les sons les uns des autres…

Heureusement, sa prise en charge, elle, a bien évolué ! Elle mélange désormais de la rééducation (chez l’orthophoniste, par exemple) à des adaptations du cadre scolaire puis professionnel, ainsi qu’une reconnaissance possible de handicap.

Et, Tom est là pour le prouver : la dyslexie n’empêche ni de devenir acteur… ni de piloter des avions !

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