Même pas mal ! Mais comment marche l'effet placebo ?

x icon

On décortique l'étonnant pouvoir de l'effet placebo, ou comment une pommade sans aucun principe actif peut "soulager" la douleur dans certains contextes.

1996, États-Unis. Un peu stressé, un étudiant introduit ses deux index dans une machine. Aussitôt, le mécanisme s'active et comprime ses doigts jusqu'à lui arracher un petit cri de douleur ! Mais que se passe-t-il ? Une séance de torture ? Pas du tout, des étudiants ont accepté de se prêter à une petite expérience : tester une nouvelle pommade anesthésiante.

La substance en question a été appliquée sur leur index gauche. Puis, après un petit temps de pause, une pression a été exercée simultanément sur leurs deux doigts. Ils devaient ensuite noter l’intensité de la douleur perçue sur chaque doigt. Résultat ? La pommade semble efficace puisque les étudiants décrètent avoir eu moins mal à l’index recouvert de pommade.

Photo : Arina Krasnikova

Mais ce que les étudiants ne savent pas, c’est que cette dernière ne contient aucune substance active : elle est juste composée d’eau et d’huile ! C’est "l’effet placebo" (du latin placere : plaire), autrement dit l’action bénéfique d’une substance sans activité thérapeutique. Cet effet est très variable en fonction du patient, de la maladie, et même du contexte. Comment est-ce possible ?

En fait, l’effet placebo serait à la fois biologique et psychologique ! D’un point de vue psychologique, nous serions conditionnés : notre corps aurait associé, par exemple, la prise d’un antidouleur à un soulagement. Mais cela serait également dû à la conviction du patient : le médecin sait ce qu'il fait et le médicament aura un effet.

Illustration : Magali Jourdain pour Artips

D’un point de vue biologique, l’effet placebo provoquerait, dans le cerveau, la libération de molécules telles que la dopamine (la molécule du plaisir) ou les endorphines (équivalent de la morphine). Chez nos étudiants, en revanche, la baisse de douleur ne serait pas due à cette action globale (qui aurait affecté la perception au niveau du corps entier et donc de l’index non recouvert), mais à une action sur les mécanismes locaux de la douleur (au niveau du doigt).

Sceptique ? La prochaine fois que vous vous sentez soulagé quelques minutes seulement après avoir pris un médicament, regardez au bout de combien de temps il est censé faire effet… Vous aurez peut-être une surprise !

Nous ne sommes pas seulement corps, ou seulement esprit ; nous sommes corps et esprit tout ensemble.​ George Sand

À découvrir