Le Havre, milieu du 19e siècle. Monsieur Monet, commerçant, en est certain : son fils Claude va évidemment lui succéder un jour. Et si tout se passe comme prévu, il parviendra même à développer l’affaire familiale déjà prospère. Mais le fiston ne l’entend pas de cette oreille…
Car il révèle très tôt davantage d’aptitudes pour le dessin que pour les comptes, au risque de décevoir son père ! Pas de panique : Claude Monet est encouragé par sa mère, et le père finit par entendre raison. Il se résigne à ce que son fils de 11 ans s’inscrive dans une école d’art.

Sa mère s’attendait sans doute à ce que le petit Claude devienne un grand peintre d’histoire, capable de représenter des sujets mythologiques ou bibliques très respectables. Mais elle va vite déchanter, car ce qu’il aime, lui, c’est… la caricature. Il faut dire qu'elle est alors très en vogue : la presse en publie sans cesse, pour le plus grand bonheur des lecteurs.

Ainsi dès ses quinze ans, Claude acquiert une petite notoriété grâce à cet art. Ses caricatures sont d’ailleurs exposées chez un papetier du Havre et se vendent bien. C’est ainsi que le peintre Eugène Boudin, établi lui aussi dans la ville normande pour immortaliser les paysages du bord de mer, découvre les caricatures du jeune artiste. Frappé par son talent, il le prend sous son aile.

C’est lui qui l’emmène à Honfleur pour l’initier à la peinture en plein air. Le Havre perd donc un caricaturiste, mais le monde y gagne un génie de la peinture de paysage ! En effet, de retour au Havre quelques années plus tard, Claude Monet se lance dans un tableau qui fera date...
Il s’agit d’Impression, soleil levant, une toile mythique qui donnera son nom au mouvement impressionniste. Merci Eugène !