
1919. Au lendemain d’une Première Guerre mondiale dévastatrice, la sphère sportive se mobilise pour préparer les Jeux Olympiques tant attendus de 1920. Dans cette effervescence, la française Alice Milliat n’est pas en reste : elle milite auprès du Comité International Olympique (CIO) pour que davantage d’épreuves soient ouvertes aux athlètes féminines.
Qu’elles soient limitées à des épreuves considérées comme "gracieuses", telles que la natation ou le patinage, est inacceptable pour Milliat ! Elle se bat pour que les femmes aient le même accès au sport que les hommes.

Ayant elle-même pratiqué le football et l’aviron pendant ses années d’expatriation en Angleterre, elle envoie valser les arguments de ses opposants selon lesquels certains sports seraient trop violents ou indécents pour les femmes. Ou encore ceux qui pensent, comme le président du CIO Pierre de Coubertin, que :
Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte.
La décision tombe donc sans (bonne) surprise pour Milliat : l’athlétisme et nombre d’épreuves restent réservés aux hommes. Résultat, les femmes ne représentent que 2,5 % des sportifs et sportives qui participent aux Jeux de 1920. Les organisateurs ne veulent pas d’elles ? Très bien, elles vont donc créer leur propre compétition ! Le 20 août 1922, Milliat inaugure les premiers "Jeux Mondiaux féminins" à Paris.

Des athlètes de cinq pays différents s’affrontent au saut en hauteur, à la course ou encore au lancer de poids, devant plusieurs milliers de spectateurs captivés. De quoi montrer aux sceptiques que les femmes sont non seulement capables de concourir dans ces catégories, mais aussi que cela intéresse un large public.
Si cette compétition féminine disparaît en 1934 et que de plus en plus de femmes participent aux Jeux Olympiques, le chemin est encore long. Les Jeux de 2024 sont d’ailleurs les premiers où il y aura autant de sportives que de sportifs… Il était temps !

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